DATE(S)
06 Fév 2026 - 08 Fév 2026
De et avec Isabelle Guisan
Durée 55 minutes
Mise en scène : Roberto Betti
Scénographie: Delphine Abrecht
Dramaturge: Thérèse Weibel
Musique: Gérard Massini
Œil extérieur : Murielle Tenger
Eclairages: Damien Sautier
Soutien à l’écriture : Yves Robert et Delphine Abrecht
Un texte qui aborde de front mais avec délicatesse deux préoccupations contemporaines :
Comment habiter l’attente du décès d’un proche parent qui, à 112 ans, s’éternise sur terre. Les statistiques sont éloquentes : dans quelques décennies, une femme sur trois deviendra centenaire.
Comment aborder cette question et secouer sans choquer les tabous qui alourdissent encore la prise de parole des proches lors d’une cérémonie funéraire.
Isabelle Guisan est retraitée, mais toujours écrivaine, chroniqueuse, animatrice d’ateliers, organisatrice d’événements. Elle a été journaliste indépendante pendant 30 ans, avec des reportages dans le monde entier, puis correspondante pendant cinq ans en Suisse orientale et à Zurich pour les média romands. Elle publie encore des chroniques régulières dans 24Heures et le magazine Générations.
Dans ce spectacle, elle porte à la scène ce qui reste encore trop souvent tabou dans la vraie vie: un éloge funèbre qui sonne « vrai », bien au-delà de tout reproche, dans une relation libre au défunt, à la défunte.
Tour à tour facétieux et provocateur, tendre ici et là, ironique aussi parfois sans renoncer à la gravité qui reste de circonstance, « Increvable ! » vous fera vivre un moment d’humour et de délicatesse.
Contexte :
Aujourd’hui, le nombre de centenaires, des femmes surtout, explose en Suisse comme dans toute l’Europe. Les statistiques sont éloquentes : cent nouveaux centenaires chaque année. Dans cinquante ans, une femme sur trois deviendra centenaire.
Le nombre des enterrements laïques ne cesse d’augmenter, lui aussi. En 2023, il représente 75% des cérémonies. Beaucoup de familles investissent toujours des églises mais les rites changent. Nombre de proches, – de plus en plus souvent des personnes non croyantes – créent une cérémonie personnalisée où ils prononcent un petit discours, adressé ou non au défunt.
Un tiers des familles renonce à organiser une cérémonie après un décès (mésententes, absence des membres de la famille, Alzheimer prolongé du défunt, etc.). Et combien ne s’y résolvent qu’à contre cœur, en subissant plus qu’elles n’accueillent le cadre et les rites chrétiens, les discours convenus et l’image du défunt qu’on leur présente ?
Increvable ! s’inspire de ces évolutions pour les questionner.
Ce spectacle est-il ce qu’on continue à appeler une oraison sans trop savoir ce que le mot peut signifier aujourd’hui ? Rappel attendu de l’espérance en une vie éternelle ? Plaidoyer pour la personne qui disparaît ? Ou encore ?
Le « brouillon d’oraison » proposé dans Increvable ! se situe dans ce contexte mouvant où l’adieu aux défunts se cherche dans de nouveaux contenus, de nouvelles formes. Tour à tour facétieux et provocateur, tendre ici et là, ironique aussi, sans renoncer à la gravité qui reste de circonstance.
Il interroge surtout la liberté de parole. Quelle forme peut prendre un adieu public qui, au-delà de la bienséance convenue, corresponde à la réalité profonde de celui qui le prononce ? Que retenir de la complexité d’un défunt et comment s’autoriser à l’exprimer face aux attentes diverses de ceux qui se réunissent à son enterrement ?
Compagnie Hors Sol